KESKESEX- Un jeu de l’oie pour libérer la parole
Le tabou social sur la vie sexuelle et affective des personnes porteuses d’un handicap mental se lève peu à peu, notamment grâce à des initiatives comme Keskesex.
Conçu par des professionnels de l’Adapei de l’Oise, ce jeu (1) a remporté au printemps 2017 le grand prix du concours « Droits des usagers de la santé » de l’ARS Hauts-de-France et il est l’un des cinq projets lauréats du même concours au niveau national.
Pour aborder la question de la VAS avec les personnes handicapées mentales, l’association a développé une approche par le jeu. En effet, Keskesex combine les logiques du jeu de l’oie, du Trivial Pursuit et du puzzle. Il répond à la nécessité de « donner les clés » (c’est-à-dire les codes, les droits et devoirs, les interdits, les lois, etc.) pour accéder à une vie affective et sexuelle comprise et assumée, essentielle à une vie citoyenne et digne.
Déroulement d’une partie
Une partie dure une vingtaine de minutes, et se joue avec 3 à 5 participants. En fonction de la case sur laquelle tombe le joueur après le lancer de dé, il doit répondre à une question. Chaque questions correspond à une thématique : la connaissance du corps, les étapes de la vie, les différences homme-femme, les attirances, le respect des codes sociaux, le respect de l’intégrité corporelle, le consentement… Si la réponse est bonne, il reçoit une pièce de puzzle. Le premier joueur ayant finalisé son puzzle remporte la partie.
Le jeu est animé par un professionnel, qui peut choisir le « niveau » de difficulté des questions.
La finalité du jeu
- L’ADAPEI DE L’OISE œuvre et milite pour l’autodétermination et la valorisation de l’expression des choix propres de la personne porteuse d’un handicap mental dans ses orientations de vie ; la vie sexuelle et affective en est l’un de ces axes de priorité.
- Le respect de la personne et de l’expression de sa sexualité est porté par les projets d’établissement, les familles et les professionnels éducatifs. Il est un des axes de l’exercice de sa citoyenneté et plus encore de sa dignité.
- La poursuite et l’amélioration des dispositifs permettant l’épanouissement de la vie sexuelle et affective s’inscrit de façon pérenne dans les prises en charge et est au cœur des projets personnalisés d’accompagnement à chaque fois que cela est important pour la personne accompagnée.
- La réalité d’une personne en situation de handicap mental et de sa perception sur la question de la vie sexuelle et affective est encore emprunte d’approximation, d’interprétation ou encore de comportements inappropriés
Article publié le 2 mars 2018
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